Le projet PIXIL dans le cadre des systèmes géothermiques associés aux volcans actifs

L'efficacité de l'énergie géothermique comme alternative renouvelable pour la production d'électricité est plus que prouvée. Des pays comme les États-Unis, les Philippines, l'Italie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, le Salvador et l'Islande possèdent des centrales géothermiques qui, dans certains cas, génèrent plus de 25 % de la production totale d'électricité du pays.

Il s'agit d'une énergie géothermique profonde, à haute température, généralement associée aux zones volcaniques. Ce type de système géothermique possède une source de chaleur évidente et très puissante, à savoir la présence de magma à des profondeurs relativement faibles. Ainsi, la présence et la grandeur de la source de chaleur seront liées à l'âge du magmatisme : les systèmes présentant une activité magmatique récente seront viables pour l'exploitation des ressources géothermiques (Moeck, 2014). C'est là que la géophysique joue un rôle clé, en fournissant des informations et des images du sous-sol et en aidant à comprendre les caractéristiques des différents composants du système géothermique, comme la profondeur et la taille de la source de chaleur elle-même.

La récente éruption volcanique de La Palma (îles Canaries, Espagne) a détourné les projecteurs sur cet archipel et son énorme potentiel géothermique, jusqu'ici connu mais inexploité. Le projet PIXIL se concentre principalement sur la promotion du développement de l'énergie géothermique dans la région des Pyrénées, mais aussi sur le développement de prototypes de logiciels libres pour la génération de modèles qui aident à mieux comprendre le fonctionnement et les caractéristiques des systèmes géothermiques. Ainsi, l'île de La Palma représente une grande opportunité pour l'application et la validation du logiciel développé dans ce projet, mais maintenant appliqué aux systèmes géothermiques magmatiques. 

Ainsi, la semaine dernière, une équipe du groupe de géophysique de l'Université de Barcelone s'est rendue à La Palma pour rencontrer des collaborateurs d’Institut volcanologique des îles Canaries (INVOLCAN) et d'Institut de technologie et des énergies renouvelables (ITER).  afin d'établir les étapes à suivre, notamment l'acquisition de nouvelles données électromagnétiques pour caractériser la digue associée à l'éruption. L'objectif : intégrer les modèles géophysiques de l'île dans les prototypes du logiciel PIXIL, et obtenir ainsi une image plus précise et plus actuelle du système géothermique de l'île.

Références :

Moeck, I. (2014). Catalogue des types de zones géothermiques basé sur les contrôles géologiques. Renewable and Sustainable Energy Reviews, 37, pp 867-882.